Le projet Dcheir a repris son cours : la Fondation a engagé un consultant et chargé de projet afin de réaliser une première enquête de terrain au sein des familles du village. Il s’agit d’une enquête destinée à découvrir les besoins des habitants du village pour pouvoir par la suite élaborer dans les détails un projet qui réponde véritablement aux priorités suggérées par ces-derniers.
Une équipe de la Fondation Orient-Occident coordonnée par le nouveau chargé de projet s’est ainsi rendue dans le village de Dchier à partir du 19 février pour une durée de 4 jours. L’équipe avait pour mission de mener des entretiens auprès des femmes et des hommes, jeunes et âgés incluant ainsi toute la communauté. Bien que les entretiens seront traités et analysés par l’équipe dans les jours à venir, les priorités qui en émergent dans l’immédiat sont claires. Il s’agit tout d’abord de la construction d’un château d’eau qui permettra d’approvisionner l’intégralité des familles du village car pour des raisons de pression, le forage qui a été mis en place au préalable par la Fondation ne peut encore profiter aux familles dont les maisons sont localisées en haut de la colline. Ensuite, le projet se concentrera sur l’amélioration des infrastructures scolaires afin de rendre l’éducation plus accessible au-delà du niveau primaire (en facilitant l’accès aux transports notamment) et de créer des conditions favorables à l’apprentissage de tous les niveaux.
Le modèle TOSTAN de développement territorial qui a été envisagé comme potentielle stratégie de référence permettrait d’aller au-delà d’une action purement sectorielle de développement du village en visant ainsi une approche plus holistique dans les solutions qui seront proposées par la Fondation.
En effet, parallèlement aux besoins les plus urgents comme l’approvisionnement en eau, l’éducation et les infrastructures (rendant les transports plus accessibles), la Fondation souhaite améliorer l’accès et les conditions de travail notamment pour la grande partie habitants dépendante de l’industrie de la pêche. Ceci permettrait également de combattre les problèmes de migration récurrents. Il s’agirait ainsi d’encourager la mise en place de coopératives locales, de promouvoir des initiatives durables d’agriculture et éventuellement de développer un tourisme axé sur une forme d’économie sociale et solidaire. Nous croyons fermement que toutes ces actions pourront être menées en préconisant le renforcement et l’autonomisation des acteurs locaux tels que la première association locale du village (l’Association de Dchier pour le développement, la culture et la gestion de l’eau) dont le statut a été reconnu récemment.
Par ailleurs, les conversations ont laissé émerger que nombreux sont les membres du village ayant émigré ou souhaité rejoindre illégalement l’Espagne ainsi que ceux ayant quitté le village pour fuir les rudes conditions de vie qu’ils menaient. Des familles entières ont effectivement abandonné le village. Les premières interventions qui ont été menées en 2019 (arrivée de l’eau dans le village) ont démontré qu’une amélioration des conditions du village pouvait aboutir à un repeuplement du lieu. En outre, une approche intégrée et englobante de développement auprès du village de Dchier pourra permettre à la communauté de tisser de nouveaux liens plus solides également avec les villages voisins.
Sur la base de l’analyse spécifique qui sera tirée du matériel des entretiens issus de cette première mission, un plan d’action détaillé impliquant de nombreuses institutions sera élaboré dans le but de rendre ce modèle de développement communautaire transposable et adaptable à d’autres situations et régions du Maroc, voire même au-delà.